Dimanche, dimanche, que j'aime les dimanches. Enfin, c'est selon. Oui, Carole me manque, le dimanche, parce qu'elle le passe avec Finn, mais je peux bien compter un jour de la semaine sans elle non ? Alors que Kurt, mon fils, ce gosse, eh bien, lui il m'échappe. De façon atroce je sens que je l'ai à moi de moins en moins souvent. Enfin, l'avantage de ces dimanches c'est que je le garde ici, et qu'en plus, j'apprends la cuisine. Je ne cacherais pas que je n'y comprends grand-chose t qu'au final, Kurt cuisine beaucoup plus que moi, mais je fais des efforts. Et je crois que c'est bien, comme ca, de passer du temps entre nous. Moi, et mon fils. Que rien ne touchera jamais, qui ne souffrira plus. Mon fils. Au moins ici il ne peut plus se montrer jaloux quand je regarde le foot avec Finn, et je... Je lui montre que je l'aime. Et que je ferais tout pour lui. Enfin, on peut résumer en disant que je me lève ce dimanche le sourire au lèvres, parce que ce gamin, ce gamin qui grandit trop vite et qui a longtemps été tout pour moi m'appartient encore un peu. Même s'il je sens que plus le temps passe, plus il m'échappe. J'ai une autre certitude celle que je ne ferais rien brûler aujourd'hui. Enfin, je vais essayer. J'aurais du mal à le promettre. Mais je vais essayer. C'est sûr qu'une voiture c'est plus facile à réparer qu'un gâteau à faire. Définitivement.
En descendant, je prends soin de vérifier si tout va bien chez Kurt, habitude prise quelques temps auparavant, quand j'ai eu l'étrange surprise de découvrir un 'ami' de Kurt dans son lit... Qui dors, simplement. Comme le gamin qu'il était, et qu'il sera toujours pour moi. Et je souris bêtement, planté là. Je suis fier d'être le père de ce gamin, le plus courageux, le plus brave que j'aie jamais rencontré. Le plus parfait jusque dans ses défauts les plus idiots, le plus génial. Mon fils. Et je souris, en réalisant que des années auparavant, je faisais déjà ca. Je le regardais dormir simplement, le rassurant quand il se réveillait en sursaut après un cauchemar. Et j'étais déjà fier. Je le serais toujours quoi qu'il fasse, quoi qu'il soit. Mais je réalise que ce n'est plus ce gamin, celui que j'ai vu naitre, que j'ai élevé, du mieux que j'ai pu. Il grandit, il m'échappe... Il a un petit-ami, et de grands projets de carrière. Mais dans ma tête il sera toujours ce gamin, avec sa main minuscule dans la mienne dans les pires moments. Et je serais toujours là, toujours, pour lui, quel qu'il soit.
Enfin, je n'ose pas vraiment entrer dans la chambre, sa chambre. C'est chez lui maintenant, c'est son... Intimité ? J'ai dû mal encore avec le fait qu'il grandisse, beaucoup, beaucoup trop vite. Je vois ses yeux qui papillonnent et je reste là, je n'ose pas le dire, alors que je l'aurais réveillé en riant la plupart du temps. Mais là je suis envahi par ce sentiment étrange, la nostalgie je crois. Et je reste là, bêtement, adossé à l'encadrement de la porte.