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Dans trente minutes, sur le court central

Même si la journée avait été relativement longue, je l'avais trouvée agréable. Le soleil rayonnait et la chaleur était présente. Bien que nous ne soyons que début mai, on aurait pu se croire en été. J'avais eu envie de me mettre à un sport tel que le tennis et John, un ami pouvait m'apprendre puisqu'il en jouait depuis plusieurs années maintenant. Je pris le temps de repasser chez moi. Ma sœur passait la nuit chez une amie alors je n'avais pas besoin de l'emmener avec moi. Je mis une jupe de sport ainsi qu'un débardeur de couleur blanc. J'avais le temps d'y aller à pied, c'était parfait, cela me ferait un échauffement. Je partis en courant de chez moi afin de rejoindre le terrain de McKinley. Il valait mieux qu'on ne se fasse pas chopper car en tant qu'étudiante à Carmel, je n'avais rien à faire ici. J'arrivais finalement près du terrain et je vis John en train de courir. Salut, John. Je pris le temps de franchir la barrière pour le rejoindre. Une fois à sa hauteur, je lui fis la bise. Alors, comment vas-tu ?

En effet, la ponctualité était bien l'une de mes qualités et je faisais tout mon possible pour qu'elle le reste. John me sourit et je fis de même. C'est étrange mais une fois qu'on a couché avec quelqu'un, on n'est plus du tout gêné face à cette personne. Cela avait peut-être du bien que nous ayons couché ensemble avant de vraiment nous connaître, qui sait. Notre relation avait bien changé aujourd'hui et j'en étais parfaitement ravie. Très belle tenue dis-donc pour une fille qui ne joue pas au tennis, j'espère que tu as autant de niveau que celui que tu as en matière de style. Son compliment me toucha sincèrement et je ne pus me retenir de sourire à nouveau. Merci pour le compliment. Le style, je m'en sors mais en ce qui concerne le tennis, je ne serai pas aussi optimiste que tu l'es, vois-tu. Effectivement, j'avais beau avoir un corps agréable à regarder, je n'étais pas particulièrement douée pour le sport, c'était un fait. Je m'en sortais plutôt bien pour la course ainsi que pour la gymnastique et le volley-ball mais il ne fallait pas m'en demander davantage. Dès qu'il y avait une raquette, j'avais le don de tout faire foirer. Il alla s'asseoir sur un banc et je me joignis à lui. Bon alors dis-moi, tu as déjà joué au tennis ou jamais auparavant ? Je détournai la tête pour regarder ailleurs, je sentais vraiment que ça allait mal se passer. J'avais un pressentiment que je n'aurais pu expliquer. Sincèrement, je n'y ai jamais joué. Je tiens à te prévenir que je suis un désastre dès que je dois utiliser une raquette. Je ne pus me retenir de rire légèrement en repensant à mes derniers "exploits" au ping-pong.

Il était en train de boire et ne pouvait évidemment pas me répondre à cet instant. Je me mis alors à regarder un peu autour de moi. Je me rendis rapidement compte que je ne connaissais pas du tout McKinley. Certes, les élèves de McKinley et de Carmel sont faits pour se détester au plus haut point parait-il. Cela justifiait probablement pourquoi je n'avais jamais osé fouler le sol de cette école avant aujourd'hui. J'avais en quelque sorte une excuse qui justifiait ma présence dans cet endroit à présent. John me sortit de mes pensées. Tiens je t'en ai amené une exprès. Il avait toujours une petite attention pour moi, c'était franchement adorable de sa part. Merci, c'est vraiment très gentil de ta part. Je pris la bouteille qu'il me tendait et je fus obligée d'effleurer légèrement sa main. Je ne pus m'empêcher de me dire qu'heureusement que Peter était rentré chez lui, il se serait imaginé des choses et n'aurait pu s'empêcher d'être jaloux. Dis-moi, je suis venue en courant afin de m'échauffer avant de jouer. Tu pourras me ramener tout à l'heure ? Enfin si tu peux parce que je ne voudrais pas abuser. Mes pommettes rosirent légèrement, je ne voulais vraiment pas abuser de sa gentillesse. Certes, nous avions couché ensemble et c'était plutôt agréable mais je ne m'étais jamais posée la question pour savoir si j'en avais encore envie. Et puis, il y avait Peter dont je tombais peu à peu amoureuse même si rien ne nous avait prédestiné à sortir ensemble.

Je bus quelques gorgées d'eau car mon jogging improvisé m'avait donné soif. J'avais hésité un peu avant de lui demander de me ramener. On n'avait jamais vraiment reparlé de notre soirée passée ensemble et je me disais que c'était probablement mieux ainsi. Il n'était pas forcément bon de remuer le passé, c'était bien connu. Bien sur que oui je te ramènerai. Oh et puis maintenant j'ai une voiture décapotable, on me l'a offert à mon anniversaire, alors comme ça tu pourras faire ta belle gosse dans la superbe voiture de John le soit disant lover de ce lycée. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Je savais parfaitement que l'image de lover lui collait à la peau et que cela ne l'enchantait pas vraiment. Toutefois, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui car il était seul responsable d'avoir couru les jupons après tout. Merci, c'est vraiment gentil de ta part. Ah ouais ? Petit chanceux, va. Tu sais que moi, je ne peux pas m'acheter ce type de voiture. Tu n'y peux rien si une majorité des filles de cette école ont volontiers accepté de coucher avec toi... Enfin, de cette école ou pas. Je vivais seule avec ma petite sœur depuis le début de l'été. J'avais trop l'impression de profiter de ma tante en vivant chez elle alors j'avais voulu partir. Mindy avait naturellement souhaité vivre avec moi et je ne pouvais pas lui refuser cela. Il était parfois difficile de joindre les deux bouts mais les petits boulots m'aidaient pas mal. De plus, Tante Cathy faisait tout son possible pour que je garde la voiture. Il était vrai que je n'avais pas dit à John que j'avais un petit ami mais pourquoi lui aurais-je dit puisque nous étions censés ne plus être attachés l'un à l'autre de cette manière. Bon c'est pas qu'on est pas bien à discuter, mais il faudrait peut-être se mettre au travail ! Il n'avait pas tort, il allait falloir si mettre et je devais bien avouer que j'appréhendais ce moment. Tiens je t'ai pris une raquette. Je me saisis alors de l'objet qui allait être source de mes problèmes, j'en étais certaine. Merci. Décidément, tu penses toujours à tout. Je lui offris l'un de mes plus beaux sourires. Je m'installai face à la ligne de jeu. Je l'attendais afin qu'il me montre comment me placer car je n'y connaissais strictement rien.

Je ne me souvenais pas de toute cette soirée où nous avions fini par coucher ensemble. En effet, je n'avais pas oublié qu'il avait envoyé paître toutes les autres demoiselles qui avaient tenté une approche. D'ailleurs, ce soir-là, je m'étais demandée pourquoi il ne m'avait pas jetée comme toutes les autres. C'était une question que je n'avais jamais osé lui poser. Je me souvenais du baiser, évidemment. Celui-ci avait été plutôt plaisant. Je ne pouvais nier John embrasser à la perfection mais il avait eu de quoi s'entraîner à force de coucher avec toutes les filles qui le désirait. Rapproche toi un peu plus du filet pour ne pas être trop loin et mets toi surtout au centre, c'est le plus important. Il n'avait pu s'empêcher de rire et je l'avais regardée d'un air accusateur. Décidément, ça commençait bien. J'étais douée pour quoi à part l'écriture et le volley-ball ? Je me disais souvent que je n'avais aucun talent pour autre chose. Tu vois, je t'avais dit que tu serais mal barré avec une élève telle que moi. Je suis bien meilleure en cours, heureusement. Ses remarques auraient pu suffire pour que je me déplace. Toutefois, il ne put s'empêcher de mettre ses mains sur mes hanches pour me décaler. J'eus un flashback de cette nuit-là où il avait entouré mon bassin de ses bras à la fin de notre acte. Je devenais cinglée ou quoi ? Par respect pour Peter, je ne pouvais pas penser à cela. Voilà, ici, c'est parfait. Je souris légèrement. Ouais, ouais, c'est beaucoup mieux... N'en profites pas trop hein. Je tournai alors légèrement la tête vers lui pour le regarder toujours en souriant. Il s'empourpra un peu et je me retins de rire. C'était mignon.

Il était clair que j'étais une quiche invétérée en termes de sport, cela ne faisait aucun doute. Je n'en avais pas honte car je savais faire d'autre chose. Ce n'était pas comme si j'étais inutile non plus. En effet, je me souvenais avoir planté John pour mes révisions. Parfois, je me demandais si j'avais bien mais soit, je suis avec Peter maintenant et c'est l'important. Je n'avais aucune idée du fait que John avait douté de ma sincérité quand je l'avais quitté pour aller réviser. Je ne suis pas le genre à inventer des excuses pour pouvoir foutre le camp, loin de là. Je fus sortie de mes pensées lorsqu'il parla. Pourtant tu aimais bien ça avant, non ? Je ne pus retenir mon doux rire cristallin. Oui mais je n'étais pas casée, mon cher. Je me surpris à me demander si j'avais choisi le bon moment pour le lui annoncer. Bref, maintenant c'était fait et je ne pouvais pas retourner en arrière. Ne t'inquiète pas je te charie juste. Je fis un signe de la main pour montrer qu'il ne devait pas s'inquiéter. Je commence à connaître ton humour, John. Il s'éloigna finalement afin de regagner l'autre côté du terrain. Il allait me faire jouer, je le savais et je n'étais pas pressée. Bon je te lance une balle et essaie de la renvoyer. Rien qu'à ces mots, je frissonnais déjà. Il fallait que je me concentre sur la balle. Je parvins à la taper mais avec le bord de la raquette ce qui ne la fit pas aller bien loin. Pfff, quand je te dis que je suis irrécupérable... Je fis une légère moue que je n'avais pas contrôlé. Je me désespérais moi-même.

Magnifique coup qui n'avais pas traversé le terrain, c'était tout à fait cela. Certains disaient que j'étais fainéante et que c'était pour cela que je ne faisais pas de sport. Ce n'était pas cela du tout. J'aimais le sport, du moins certains sports mais parvenir à le pratiquer à un certain niveau, c'est encore une autre histoire bien sûr. Bon c'était une balle d'échauffement pour voir à peu près ton niveau, mais ça va, t'as réussi à la toucher ! C'est bien. Je ne pus retenir un rire nerveux. Tu dis surtout cela pour être gentil et pour te rassurer toi-même. Pour ne pas que tu sois déçu, ne t'attends à rien d'extraordinaire hein... Je perdais toujours confiance en moi en sport et c'était encore une fois le cas. Peut-être que John aurait finalement un bon effet sur moi, qui sait. Je m'étais lancée dans un sport que je ne connaissais pas du tout. Je ne connaissais ni les règles, ni le jeu, ni les techniques. Pour tout dire, je n'avais même pas regardé un set une seule fois. Qu'est-ce que je fichais là alors ? J'étais en train de me le demander. Le saut qu'il fit par dessus le filet lui donnait un petit air d'ange bien différent de ce qu'il était vraiment. Ne t'inquiètes pas si je continues à t'entrainer pendant quelques jours par semaine, au bout de 3 mois tu sauras jouer, mais pour l'instant je vais t'apprendre le geste. Je lui souris encore une fois, décidément... Il avait ce côté pédagogue qui lui allait comme un gant. Je ne trouvais rien à répondre. De nouveau, il me plaça comme il fallait. A croire qu'il ne pouvait pas se passer de me toucher celui-là. Il enroula sa main autour de mon poignet afin de me montrer le geste que j'allais devoir refaire. Après me l'avoir montrée plusieurs fois, il me donna une claque aux fesses. Je le regardais surprise alors qu'il parla. J'espère que tu as compris cette fois-ci ! Ouais, je pensais avoir compris. Tu sembles toujours avoir cet intérêt flagrant pour le fessier féminin, lançai-je avant de lui taper les fesses à mon tour. Toujours fermes apparemment. Je ne pus retenir un léger rire.

On était graves quand même. On ne cessait de se chercher alors que cela ne servait à rien puisque l'on avait déjà couché ensemble de toute manière. John était de loin le seul avec qui je me comportais ainsi et le seul que je m'autorisais à regarder si l'on peut dire cela ainsi. En effet, ce soir-là, j'avais mis ma tête sur ses fesses mais je ne sais pas pourquoi j'avais fait une chose pareille. Je ne faisais jamais cela d'habitude mais soit, c'était fait et point final. Il rejoignit tout compte fait l'autre côté du terrain afin que je continue de m'entraîner pour peut-être percevoir une once d'espoir. Peut-être allais-je enfin m'en sortir dans quelque chose. Plus il m'en lançait et plus ça devenait prometteur si je puis dire. Arrivé à la quinzième balle, je parvins enfin à la relancer comme il le fallait. BRAVO, tu as réussi. Je ne pus m'empêcher de sautiller comme l'aurait fait une gamine tellement j'étais fière de moi. Je devais avoir l'air ridicule mais face à John, je n'avais pas peur de cela du tout. Nous avons continué à jouer après cela jusqu'à ce qu'il s'interrompit. Ça te dit qu'on aille boire un café, ou bien madame est obligée de rentrer car son copain risque d'être jaloux ? Ah, elle était donc là la première petite réflexion au sujet de Peter. Cela ne me dérangeait pas de toute manière. Je posai la raquette sur le banc non loin de moi et bus une gorgée d'eau avant de me décider à lui répondre. Non, on peut aller boire un café mais encore faut-il que tu n'aies pas rendez-vous avec l'une de tes conquêtes... Je savais que cette réflexion risquait de ne pas particulièrement lui plaire mais j'avais osé quand même. Il me rejoignit finalement et je me collai légèrement à lui. Ce ne serait pas toi qui serait un peu jaloux sur les bords, par hasard ?