Tu vois maintenant, ça ne me fait ni chaud ni froid de t'embrasser alors je ne vois pas pourquoi je serai jaloux. Ouais, j'étais bien obligée de le croire de toute manière. Moi, ça me faisait toujours un petit quelque chose mais pour son bien comme pour le mien, il était préférable d'ignorer ce que ça me faisait. De plus, je ne voulais pas faire souffrir Peter qui, jusqu'à nouvel ordre, était mon petit-ami. Il s'était changé devant moi, si ça ce n'était pas de la provocation. Bref, en quelques minutes, nous avions fini par arriver au Starbuck tous les deux. Un petit café après cette petite heure de tennis ne me ferait pas de mal. Je n'avais rien dit de tout le trajet. J'étais restée fixée sur ce baiser qu'il m'avait donnée mais c'était sans intérêt. Il se gara à proximité du Starbuck. Je descendis et me dirigeais vers l'établissement suivie par John. Bonjour, dis-je poliment. Je retournai vers John afin de lui demander quelle table il souhaitait. Le fait est que je n'avais pas eu à parler et qu'il me montra une table du doigt. Nous nous y installâmes. Le serveur arriva déjà. Il ne tarde pas celui-là, dis donc. Ce sera un moka latte avec deux sucres pour moi, s'il vous plaît. Je reposai la carte que j'avais prise plus tôt sur la table pour me tourner vers John afin qu'il donne une réponse...

Il est vrai que depuis que nous nous connaissions, John s'était toujours bien comporté vis-à-vis de moi. Il n'était pas rare que je sois très étonnée des rumeurs que l'on faisait courir à son sujet. Certes, il était racoleur mais tout le monde le faisait passer pour le pire des connards alors qu'il était une personne bien plus complexe que cela. Il fallait le fréquenter pour comprendre que tous ces ragots étaient, pour la plupart, de pures inventions. D'une certaine manière, j'avais eu un peu de mal à me dire que nous ne puissions être que des amis lui et moi. A l'époque, Peter et moi devenions déjà très proches et je savais qu'il s'attachait beaucoup à moi. Je ne me sentais pas capable de lui faire du mal car il était un garçon si adorable. De plus, je savais que John ne savait pas être fidèle alors que moi, je recherchais une certaine stabilité plus pour ne pas bouleverser ma petite sœur que pour mon pur bonheur. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, je suis avec Peter et John tourne pas mal autour d'une de nos amies, Joe. Moi, jalouse ? Un peu mais à quoi bon... Sinon, ça se passe toujours aussi bien la colocation avec Casey ? Je ne supportais pas ce silence qui régnait alors j'avais jugé bon de prendre la parole. Le silence me mettait toujours mal à l'aise et en cet instant, cela n'avait pas changé.

Hum oui, enfin on est encore au stade de trouver un appart, mais on est sur la bonne voie. Je lui souris sincèrement. Moi aussi, j'avais eu du mal à me trouver un appartement mais j'avais fini par m'en sortir grâce à l'aide de ma tante. Ouais, je comprends. Je sais combien c'est difficile de trouver un appartement ici mais vous allez trouver, je n'en doute pas. John enchaîna aussitôt à croire qu'il suffisait simplement que je parle pour qu'il se décide. Mais tu la connais d'où toi ? C'était une longue histoire mais bon je n'allais pas tout raconter à John. J'avais bien le droit à mes petits secrets tout de même. Nous nous sommes croisées plusieurs fois dans des soirées puis je l'ai déjà vu lors des affrontements des Glee Club aussi. A peine avais-je terminé ma phrase que le serveur débarqua avec notre commande. Rien que l'odeur de café me donna le sourire. J'étais devenue accro à la caféine il y a deux ans de cela. Ce n'était pas forcément bon pour ma santé mais je me disais que c'était mieux que la cigarette... Même si je fumais mais beaucoup moins qu'avant. Ce doit être à cause de Mindy tout cela. John régla la commande avant que je n'ai pu faire quoi que ce soit. J'espère que tu aimes ça. Je ne pus me retenir de souffler un bon coup. Tu m'énerves, je n'ai jamais le temps de sortir mon porte-feuille à chaque fois. Oui, j'aime les cookies, ne t'inquiète pas. Je pinçai légèrement les lèvres puis je pris une gorgée de café en fermant les yeux. Dieu que c'était bon. Je fus sortie de mes pensées. Tu ne veux pas me parler de ta nouvelle conquête en fait ? Je rouvris alors les yeux pour le toiser. Pourquoi cela l'intéressait-il tant ? Je n'avais pas spécialement envie de lui en parler mais s'il souhaitait savoir après tout. Conquête, on peut dire cela même si j'aimerais bien me poser. Mindy a besoin d'un environnement stable, tu comprends... Tu veux savoir quoi sur Peter au juste ? J'avais dit cela d'un ton plus ferme que je ne l'aurais voulu. Pas grave, il saurait l'encaisser.

La discussion me mettait quelque peu mal à l'aise car j'avais peur de ne pas réussir à cacher cette attirance que je ressentais encore pour John. On se parlait de pratiquement tout hormis de nos histoires amoureuses. C'était peut-être parce que c'est nouveau que je me sens gênée aujourd'hui. Il n'a jamais voulu me dire pourquoi il s'était mis aux relations sans lendemain. Et bien où tu l'as rencontré ? Depuis quand tu es avec lui ? Est-ce qu'il te plait ? Est-ce que tu ressens quelque chose pour lui ? Je bus à nouveau une gorgée pour combler ma gorge qui était devenu sèche. On s'est rencontrés dans un café de la ville. On est ensembles depuis peu mais on a été amis pendant un moment. Évidemment qu'il me plaît sinon je ne serais pas avec lui. Pour le moment, je ne suis pas encore amoureuse... Je portai ma tasse à mes lèvres tout en le regardant fixement.

HJ: Il est dans les PV mais il n'est pas encore pris en fait...

Il est vrai que, d'une certaine manière, il était préférable de me rencontrer en soirée. Il fallait avouer que je m'habillais sexy pour des fêtes alors que la semaine pour les cours, c'était plutôt sobre et simple bien que totalement féminin. En effet, je me souvenais parfaitement que le jour de notre rencontre, j'avais choisi une robe d'un vert anglais à dos-nu. J'avais d'ailleurs regretté mon choix une fois arrivée à la soirée car le vert n'allait et ne plaisait surtout pas à tout le monde. Toutefois, cela n'avait pas découragé John à mon grand plaisir. Je ne pouvais nier que je ressentais quelque chose pour John mais par chance, c'était quelque chose qu'il ne m'avait jamais demandé. De plus, j'aurais été tentée de lui retourner la question et je ne savais pas si j'avais le courage d'évincer une réponse négative. Hum je vois, et bien je te souhaite que du bonheur alors. Je lui souris tendrement, j'avais l'impression qu'il ne le prenait pas très bien mais peut-être que je me trompais. Merci, c'est gentil. Tu te trouveras quelqu'un toi aussi. J'en suis tout à fait certaine. J'osai poser ma main sur la sienne afin d'appuyer mes paroles tout en lui souriant toujours.

Tu sais, je crois que je suis amoureux. Mais vraiment, pas du genre elle me plait, vraiment amoureux. Mais j'en souffre, tu vois, car elle est loin de moi. Et je pense que c'est pour ça que je me comporte mal avec les filles, c'est pour pouvoir affliger aux autres ce que je ressens. Car je ne comprends par pourquoi, quand on aime quelqu'un on souffre. Pourquoi est-ce que l'amour rime avec souffrance ? Normalement quand on aime on devrait-être heureux. Et pourquoi je souffre alors ? J'écoutai attentivement John qui me faisait ses confessions. Je n'étais pas très douée pour donner des conseils aux autres... Enfin si, mais je n'arrivai jamais à les appliquer à moi-même. Il y eut un moment de silence. C'était simplement le temps que je me remémore toutes les questions que John m'avait posée. La distance peut mettre en péril une relation ou alors elle peut la renforcer. Si on tient bon en se voyant rarement, je pense que l'on est capable de tout surmonter après. L'amour rime toujours avec une once de souffrance quoi que les gens veulent bien en dire. Il ne peut pas signifier que du bonheur. Cependant, cette souffrance qu'il peut nous faire vivre paraît bien futile à côté des moments de joie que l'on peut partager avec l'autre. Tu sais, si tu tiens vraiment à elle, va la chercher... Ou du moins, montre-lui que tu tiens à elle. Et, une bonne fois pour toutes, persuade-toi d'arrêter de courir les jupons. Ce n'est pas bon pour ton image, pour toi, pour elle et pour toutes les filles que tu jettes. Je fus surprise d'être aussi inspirée par un tel sujet. Mes paroles me firent penser que je devais l'appliquer à moi. Certes, Peter et moi vivions dans la même ville mais les rares fois où nous pouvions nous voir, on devait se cacher pour diverses raisons. Je pense que c'est cet état de secret qui finit par me bouffer car je ne suis pas très forte pour cela. De plus, cela me donne presque l'impression qu'il a honte de moi ou qu'il ne m'aime pas vraiment et ça, ça fait mal.